En France, on entend souvent « le » Covid pour parler du coronavirus. Pourtant dans les médias, et dans les discours des professionnels, on a plutôt tendance à utiliser ce terme au féminin. On se retrouve un peu perdu, et on ne comprend pas très bien pourquoi le masculin et le féminin se mélangent de tous les côtés.
L’académie Française a tranché
Dans les faits, la majorité des Français ont tendance à dire « le » Covid. Mais l’Académie française, gardienne exigeante du bon usage de notre langue, a décidé que ce terme serait utilisé au féminin. Seulement le souci réside dans le fait que l’institution a pris cette décision, alors même que le terme était utilisé au masculin par tout le monde, aussi bien par le Français à son repas de famille que par le médecin, depuis déjà plusieurs semaines. D’où maintenant cet étrange mélange entre les deux.
Pourquoi cette décision ?
Pour comprendre pourquoi l’Académie a fait ce choix, il faut savoir ce que signifie exactement le terme « Covid ». Il vient de l’acronyme anglais « Corona virus Disease » donc, en français, « Maladie à Coronavirus (virus en forme de couronne) ». Or, une maladie, c’est bel et bien féminin. Par exemple, on dit « la » SNCF (Société nationale des chemins de fer) parce que le noyau de cet acronyme est le mot « société » qui est un mot féminin. Par contre dans le cas du CIO (Comité international olympique), on dit bien « le » parce que le noyau correspond ici au mot « comité », qui est masculin.
Dans le cas du Covid-19, on se base sur une expression anglaise, donc étrangère, mais la logique reste la même : on dit le FBI (Federal Bureau of Investigation) soit « Bureau fédéral d’enquête » et on dit la CIA (Central Intelligence Agency) soit « Agence centrale de renseignement ».
Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé dit bien « la » Covid. Pour le directeur de recherche de l’INSERM, Laurent Lagrost, ce terme est féminin, ça ne fait pas de doute. Comme il nous l’explique, le « d » de Covid est l’initiale de « disease », donc la maladie. Par contre, si on écrit « Covid-19 virus », on dira bien « le », car ici on parle du virus, qui est bien masculin.
Pourquoi une telle confusion ?
Pour comprendre pourquoi tout le monde s’emmêle les pinceaux, il faut aussi prendre en compte que le coronavirus a plusieurs sigles. Ainsi, on appelle le virus SRAS-CoV-2 et la maladie Covid-19. Dans le premier cas, le terme est bien masculin puisqu’on parle « d’un » virus, alors que, dans le second, on parle « d’une » maladie.
On peut aussi être tenté de dire « le » Covid, car dans ce terme il y a « co » qui réfère au mot « Coronavirus » et celui-ci est bien masculin. Naturellement, on aura donc tendance à dire « le » Covid » comme on dit « le » coronavirus. Pour la plupart des gens, l’expression « Covid-19 » se réfère au virus et non à la maladie, pourtant c’est bien à cette dernière qu’il correspond. Par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque.
Pourquoi ce choix fait débat ?
Selon les linguistes, la décision de l’Académie Française n’a pourtant pas pris une règle importante en compte : l’usage fait la loi. La langue se transforme au fil des années par l’usage qu’en font les concernés. Ainsi, de nouveaux mots apparaissent, d’autres disparaissent, certains se transforment et le dictionnaire est toujours en constante évolution. Les règles d’orthographe et de grammaire s’adaptent bien souvent à l’usage courant.
Or, dans le cas du Covid (et oui, on dit encore « du » plutôt que « de la »), le masculin s’était largement imposé dans les médias, au sein des organes politiques et jusque dans les environnements spécialisés dans la santé comme l’Institut Pasteur. Et il tient toujours une place importante. Face à ce constat, il est fort probable que « Covid » soit dans l’avenir aussi bien considéré masculin que féminin dans le dictionnaire.
Qui sont nos précurseurs ?
C’est le Québec qui a décidé avant la France que « Covid » serait finalement féminin. Alors que tous les pays francophones l’utilisaient au masculin dès le début de la pandémie, l’Office québécois de la langue française a acté que ce terme était féminin. Une décision prise très au sérieux, puis qu’immédiatement après les grands médias ont décidé de changer leur manière de s’exprimer.
Est-ce que d’autres termes font débat ?
L’Académie française a encore un fer de bataille, elle n’aime pas du tout les termes « Distanciation sociale ». Cette expression est la traduction nette de l’anglais « social distancing », mais elle est en réalité peu adaptée. Dans la langue française, la distanciation sociale avait déjà sa définition avant l’arrivée du coronavirus : elle correspond au fait de refuser de se mêler à d’autres classes.
Ce n’est évidemment pas le sens qu’on lui donne lorsqu’on l’intègre dans le cas de l’épidémie de coronavirus, puisque dans ces cas-là, on entend par distanciation sociale le fait de réduire au maximum le contact entre les personnes pour limiter les infections et ainsi minimiser la propagation de la maladie.
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