Qu’est-ce que ça fait de ne pas manger le matin, le midi ou le soir ?

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
Repas
Table des matières

Une envie de maigrir, des conditions de travail trop intenses, une perte d’appétit générale… Beaucoup de raisons peuvent nous mener à sauter des repas importants au cours de la journée. Ce qu’il faut prendre en compte, c’est quels impacts ces oublis alimentaires peuvent provoquer sur notre corps, et plus particulièrement notre métabolisme. Suivez le guide.

Sauter son petit-déjeuner

On ne le répétera jamais assez : le petit-déjeuner est un repas crucial ! Si vous ne mangez pas avant d’entamer votre journée, vos horloges internes risquent bien de se dérégler. En effet, de nombreuses études montrent que sauter ce repas essentiel va mener à perturber votre métabolisme tout au long de la journée. On a rarement faim le matin, car notre corps, durant notre sommeil, s’active : notre foie, à partir de ses réserves, fabrique du sucre afin de maintenir un taux de sucre normal dans le sang. Car oui, le sucre est loin d’être notre ennemi ! C’est une source d’énergie vitale pour notre corps et notre cerveau. Mais même si certains d’entre nous n’ont pas envie de manger le matin, il faut savoir se forcer un peu, pour notre bien-être : ce repas nous procure un quart des besoins nutritionnels de la journée. Et il participe aussi à ressourcer notre corps, qui a du travailler toute la nuit pour combler notre jeûne nocturne.

Si vous sautez cette étape, vous déréglez les horloges internes de votre corps : l’horloge centrale, située dans le noyau suprachiasmatique du cerveau, qui indique les cycles veille-sommeil et les horloges périphériques, qu’on trouvent dans le pancréas, le foie, les muscles, la masse adipeuse. Ainsi, en ne mangeant pas le matin, on risque bien de manquer d’énergie, d’avoir un système immunitaire affaibli, mais aussi de grossir suite à l’augmentation du taux de sucre dans le corps. Les Français sont de mauvais élèves concernant ce repas : 30 % des enfants et 20 % des adultes ne prennent pas de petit-déjeuner quotidiennement. Une habitude néfaste qui est à la hausse, puisqu’ils étaient respectivement 13 % et 14 % en 2007.

Si vous voulez assurer à votre corps une super forme pour toute la journée, voici la composition du petit-déjeuner idéal : une boisson sans sucre (café, thé, etc.), un aliment riche en protéines (œuf, fromage blanc, etc.), un fruit de saison (banane, pomme, abricot, pamplemousse, etc.) et un produit source de glucides (biscottes, céréales, etc.).

Sauter son repas du midi

Même si vous mangez plus copieusement le matin ou le soir, cela ne veut pas dire que vous pouvez sauter votre repas du midi. En effet, votre corps déteste les irrégularités. Pour fonctionner au mieux, il a besoin d’apports réguliers de glucides et de protéines. Si vous ne suivez pas ce rythme, il risque bien de faire des décharges brutales d’insulines, ce qui va provoquer les fameuses fringales qui font grossir, sans compter des problèmes de diabètes ! Quant aux protéines, elles sont des actrices majeures du renouvellement des tissus.

Cependant, si vous parvenez à tenir le rythme de votre journée sans manger le midi, il est possible de sauter ce repas. En d’autres termes, vous devez adapter le fait de manger ou non le midi à comment vous et votre corps réagissaient. Si cela provoque des grignotages, des fatigues, ou que votre courbe de poids augmente, alors il faudra rapidement réintégrer ce repas au cours de votre journée ! Si vous ne constatez aucun de ces désagréments, alors libre à vous de ne rien manger sur votre pause-déjeuner.

Sauter son repas du soir

Il est important d’écouter son corps. Si vous n’avez pas faim de temps en temps, vous pouvez, en effet, sauter le repas du soir. Par contre, si vous luttez contre les besoins de votre corps, c’est une mauvaise idée qui nuira fortement à votre sommeil, mais aussi à votre équilibre alimentaire. Vous risquez de vous réveiller le matin avec une grosse faim à combler et par conséquent, trop manger. Vous pouvez aussi être emmené à vous réveiller pendant la nuit pour avaler les premiers aliments qui vous tombent sous la main, ce sont souvent des éléments gras comme des biscuits. De plus, votre réveil en sera perturbé, car après une nuit difficile, vous serez fatigué ! Or, la fatigue conduit bien souvent au grignotage d’aliments gras et sucrés pour nous redonner du dynamisme.

Il est donc fortement conseillé de ne pas oublier le dîner, à condition, bien sûr, qu’il ne soit pas trop lourd ! Pour son repas idéal du soir, on évite les aliments gras. Ils sont composés de lipides ce qui demande une digestion lente. Or, celle-ci augmente notre température corporelle ce qui n’est pas bon pour notre endormissement et la qualité globale de notre sommeil. Certains aliments, au contraire, aide à lutter contre les insomnies ! Les produits laitiers, par exemple, libèrent des substances proches de l’endorphine. Les féculents encouragent la libération de tryptophane dans notre cerveau, or, c’est un précurseur de la sérotonine, un sédatif naturel. On peut aussi noter que la banane, le chocolat noir, les légumes et d’autres aliments nous apporte aussi de la tryptophane mais également du magnésium.

Pour être sûr de bien respecter le rythme de votre corps, comptez au moins deux heures entre votre repas et le moment où vous allez vous coucher. Cela permettra de bien digérer, mais aussi d’avoir le temps d’éliminer votre repas correctement avec un minimum d’activité physique.

La technique du jeûne intermittent : bonne ou mauvaise idée ?

Le jeûne intermittent consiste à sauter délibérément des repas dans sa journée, dans une optique de perte de poids ou de santé. C’est un régime particulièrement au cœur du débat scientifique ces dernières années, les chercheurs se penchant de très près sur la question. Nous sommes habitués à l’habituelle règle des trois repas par jour et des collations (milieu de matinée et milieu d’après-midi), mais si, finalement, cette méthode ancestrale n’était pas la meilleure pour s’alimenter ?

Les bénéfices du jeûne

Il semble ressortir de nombreuses études que le jeûne intermittent apporte de nombreux bienfaits : une perte de poids, car il fait baisser le taux de glycémie, une amélioration de la qualité du sommeil, mais aussi du système cardiaque et de la mémoire. Les études menées sur les rongeurs tendent à montrer une meilleure activité des cellules nerveuses impliquées dans l’apprentissage et la mémoire lors des jeûnes, mais aussi une meilleure protection contre la maladie d’Alzheimer, de Parkinson et les AVC.

Le jeûne semble mener à un revirement métabolique : le corps met environ 12 heures pour épuiser tout le glycogène de l’énergie stockée dans le foie, une fois ces réserves épuisées, des cellules graisseuses libèrent leur gras afin qu’il soit déplacé vers le foie pour être converti en corps cétoniques. Ceux-ci se transforment alors en source d’énergie majeure pour nos cellules nerveuses et musculaires.

Les différentes formes de jeûne

On distingue aujourd’hui trois méthodes de jeûnes différentes :

  • Le jeûne à temps restreint, “time-restricted feeding”, consiste à manger absolument tout ce que l’on veut mais uniquement sur un temps limité dans la journée, qui dure généralement de quatre à six heures.
  • Le jeûne 5 : 2 est un mode alimentaire qui a été très popularisé suite à la sortie du livre “The fast diet” du journaliste Michael Mosley. Il se définit de cette manière : on s’alimente peu deux jours par semaine non-consécutifs (400 à 500 calories pour une femme, 500 à 600 pour un homme), le reste du temps on se nourrit tout à fait normalement avec la base de nos trois repas par jour. Des adeptes vont même jusqu’à ne pas s’alimenter du tout durant leur jour de jeûne.
  • Le jeûne un jour sur deux (alternate days fasting), comme son nom l’indique, contraint à manger très peu (pas plus de 600 calories), voir pas du tout, un jour sur deux. C’est la version encore plus restrictive du jeûne 5 : 2.

Lors des périodes où l’on ne doit plus s’alimenter, il est uniquement toléré de boire de l’eau en grande quantité. On peut aussi se permettre, suivant le niveau de restrictions qu’on veut s’imposer, de boire du thé, de la tisane, du café et des bouillons d’os.

Une technique “miracle” ?

Le gros désavantage du jeûne intermittent, c’est qu’il engage des restrictions. Et, comme vu plus haut, le fait de se priver sur le long terme est loin d’être idéal pour changer durablement un comportement alimentaire ! On se prend bien souvent un retour de bâton, qui consiste généralement en une phase de “crise” ou l’on mange plus que de raison, ce qui emmène à un nouveau dérèglement du corps et bien souvent une prise de poids. On peut aussi subir une incapacité à se concentrer, de la fatigue et de l’irritabilité, ce qui risque d’être plutôt désagréable pour vos proches.

Il faut aussi prendre en considération que, même si des études sont menées depuis plus de 20 ans, aucune d’elle ne s’est penchée sur l’impact à long terme du jeûne intermittent sur l’être humain. Pour le moment, les professionnels du secteur médical ne recommandent pas le jeûne, par manque de preuves scientifiques durables.

D’autant plus que le corps ne reçoit pas cette technique de manière sereine : le cerveau est conçu pour empêcher que notre poids diminue, et même qu’il remonte lorsqu’on perd trop de kilos, trop vite, à son goût. Ainsi, chez des personnes qui suivent des régimes sévères pendant deux mois, on peut observer des signaux d’augmentations des hormones de l’appétit même un an après. Il est aussi très important de rappeler que la technique du jeûne intermittent ne doit absolument pas être suivie par des enfants, des personnes âgées fragiles, des personnes possédant un IMC en-dessous du poids santé et des femmes enceintes ou allaitantes.

De plus, le jeûne n’est pas la seule technique qui séduit ces derniers temps. Une autre philosophie s’oppose à ce mode alimentaire, c’est l’alimentation intuitive. Ce procédé consiste tout simplement à écouter son corps, en repérant les signaux de faim (pas ceux de la gourmandise), mais aussi de satiété (et oui, si l’on n’a pas envie de finir son assiette, on en a tout à fait le droit!). On cesse ainsi de s’imposer des restrictions sur le nombre de calories, les horaires, les aliments à éviter, etc.

 

 

 

Daphné Le Foll