Le vapotage ne conduirait pas au tabagisme

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Cigarette
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Une étude réalisée par l’INSERM démontre que les adolescents qui ont commencé par vapoter en premier plutôt que de fumer ont 42 % moins de chance de devenir des fumeurs quotidiens une fois qu’ils sont majeurs.

Aucun effet passerelle

L’enquête, dirigée par le spécialiste en épidémiologie Stéphane Legleye, a conclu que l’expérimentation de la cigarette électronique en premier (et non pas le tabac) est assimilée à une réduction du risque de tabagisme quotidien à l’âge de 17, 18 ans. Ainsi, 81%  des adolescents primo vapoteurs ne sont pas fumeurs quotidiens une fois majeur. Selon les spécialistes, 43 % des Français de 17 à 18 ans qui ont expérimenté le vapotage n’ont jamais fumé ni même expérimenté la cigarette.

Il semble donc n’exister aucun effet passerelle de la vape au tabac. Pourtant, ses détracteurs affirment depuis plusieurs années que la vape conduirait automatiquement à la cigarette. Pour rappel, vapoter consiste à utiliser une e-cigarette en inhalant une vapeur, généralement aromatisée et pouvant contenir un certain amont de nicotine. Il existe un choix d’arôme très important sur le marché, comme on peut le constater avec la gamme alfaliquid original par exemple.

Un panel de 44 000 jeunes

L’enquête montre, de plus, une réduction de 42 % du risque d’être fumeur quotidien à 18 ans pour ceux qui ont essayé le vapotage avant d’avoir jamais fumé par rapport à ceux qui ont expérimenté en premier la cigarette. L’analyse globale des chercheurs s’est construite grâce à des données recueillies auprès de 44 000 jeunes de 17 à 18 ans, interrogés durant leur Journée défense et citoyenneté (JDC) en mars 2017. Divulguée récemment dans la revue Addiction, elle confirme les travaux de l’Observatoire français des Drogues et Toxicomanie (OFDT) publiés en mars 2020.

Sur l’ensemble des jeunes questionnés, 18 495 ont essayé la cigarette en premier et parmi eux 46,3 % sont fumeurs quotidiens au moment de l’enquête. Parallèlement 5 616 ont essayé le vapotage en premier, parmi eux 18,7 % sont devenus fumeurs quotidiens, 38,4% ont expérimenté la cigarette et 42,9 % n’ont jamais fumé ensuite. Loin de l’effet passerelle, le vapotage est donc finalement associé à une diminution du risque de devenir fumeur quotidien.

Un risque lié à l’âge

L’étude prouve donc que la grande majorité des adolescents qui ont testé la cigarette électronique ne sont jamais devenus des fumeurs. Si on se penche dans le détail sur la proportion des expérimentateurs de tabacs ultérieurs selon l’âge au moment où l’exposition à la vape s’effectue, on constate qu’elle est 95 % à 11 ans ou moins, pour finalement tomber à 25,3 % à 17 ans.

On constate que le risque du tabagisme quotidien dans le futur diminue avec le recul de l’âge d’expérimentation. En revanche, on observe un sur-risque important de devenir fumeur quotidien si jamais la cigarette électronique est testée par un enfant de moins de 11 ans. Les chercheurs tiennent cependant à préciser que ce sont des données à interpréter avec prudence : l’échantillon reste très faible et les déclarations des participants ne sont pas toujours compatibles avec la date d’apparition de la vape en France.

Pour rappel, en France, on compte environ 11,4 millions de fumeurs et 25 % des 17/18 ans sont fumeurs quotidiens selon l’OFDT.

Daphné Le Foll