Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, l’Assurance Maladie fournit chaque été un rapport détaillé sur l’évolution des charges et des produits envisagés. Les prévisions de l’année passée laissaient entendre une réduction du déficit de 3 milliards d’euros. Qu’en est-il pour 2019 ?
En 2019, l’Assurance maladie prévoit 2 milliards d’euros d’économie
Avec ce nouveau projet de loi, l’Assurance maladie mise cette année tous ses efforts sur une amélioration de la prise en charge des patients, une réduction des dépenses de soins et une lutte contre la fraude. C’est non loin de 2 milliards d’euros d’économie. Alors que le régime général laisse entendre un excédent de 1,2 milliards d’euros en 2018, la branche de la maladie est toujours déficitaire. Le gouvernement entend bien réduire ce déficit de manière spectaculaire.
Les interventions en ambulatoire sont un des principaux piliers sur lequel l’Assurance maladie veut travailler. À lui seul, son développement permettrait de réduire les coûts de l’ordre de 200 millions d’euros. Alors qu’une hospitalisation ne devrait intervenir qu’en cas de situations graves ou d’interventions chirurgicales, les dépenses françaises (47 %) sont bien plus importantes que dans les pays développés (28 %). D’ici 2022, il s’agirait de regrouper un million de séjours hospitaliers, soit 70 % de la chirurgie ambulatoire, afin de libérer les services d’urgence.
Le plus gros du travail sera donc d’accompagner les patients à la sortie d’une hospitalisation (maladies chroniques, maternité, soins post-chirurgicaux) et de leur fournir des soins adaptés. À l’aide du programme d’aide au retour à domicile, l’Assurance maladie espère économiser 70 millions d’euros supplémentaires.
Les médicaments alternatifs
L’Assurance maladie souhaite sensibiliser encore plus fortement les professionnels de santé sur la prescription de médicaments génériques. Cette incitation permettrait de réduire le déficit de 160 millions d’euros en 2019.
Afin de garantir la pérennité du régime de santé, il est important de rappeler que les médicaments génériques ou bio similaires en plus d’être moins dispendieux, garantissent la même efficacité sur le traitement de la maladie. L’OCDE et la Fondation Concorde déplorent des dépenses inutiles de l’ordre de 20 à 30 %, soit un total de 32,6 à 48,9 milliards d’euros. Les français doivent apprendre à repérer les prescriptions inappropriées et à en limiter le gaspillage.
Pour compléter ces mesures, l’Assurance maladie et les pouvoirs publics chassent les fraudes, la corruption et les abus. De nombreux professionnels de santé (infirmiers libéraux, kinésithérapeutes) semblent ne pas toujours déclarer les prestations en espèces. En 2016, l’Assurance maladie a détectée près de 245 millions d’euros de fraude. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter. En 2017, il était de 270 millions d’euros.
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